25 nov. 2008

La revitalisation du Québec doit-elle absolument passer par la souveraineté?

En cette période d'élections, la réflexion politique est une denrée rare. Les médias nous donnent jour après jour l'impression que les trois grands chefs et leurs partis sont en réalité bien petits pour ne pas dire mesquins (promesses mises à part). Leurs intérêts et leur avenir semblent les préoccuper bien plus que l'intérêt et l'avenir de la nation québécoise, du moins si on en croit les médias. Par bonheur, certains blogueurs tiennent un tout autre discours...

« [...] Le « nous » québécois a beaucoup changé. On s’abreuve moins à la sève de la souche et beaucoup de rejetons poussent en dehors d’elle. Donner à la souveraineté la mission de revitaliser la souche c’est la reléguer aux tablettes du folklore alors qu’elle aurait tant à faire aux différents carrefours de notre devenir. C’est décidément sur l’avenir qu’il faut braquer la souveraineté. Elle peut-être un puissant levier pour nous aider à prendre le virage des temps nouveaux.

« La crise financière que nous connaissons révèle l’impuissance du capitalisme sauvage à assurer la prospérité et surtout le partage équitable des richesses. On ne peut plus se contenter de colmater les brèches. Sarkosy l’a dit haut et fort. On voit l’urgence de prendre les virages appropriés avant que tout ne se détraque. Cependant les nations trop engoncées dans les charnières de la révolution industrielle en sont absolument incapables.

« [...] Le renouveau du monde, l’apprivoisement de la mondialisation ne viendra sûrement pas des capitalistes qui sont trop occupés à protéger leurs privilèges pour entendre les cris des défavorisés qui meurent de faim ou pour porter attention aux menaces qui pèsent lourdement sur notre futur collectif.

« La survie viendra de là où on ne l’attend pas. (...) Les virages à prendre : investir à fond dans les nouvelles technologies moins dépendantes des énergies fossiles, développer des modes de gérance qui tablent sur la compétence et les consensus plus que sur les rivalités et l’opposition des partis politiques, faire de l’éducation pour tous le fer de lance qui mobilise les bonnes volontés de toute race et de toute origine à la conquête de nos demain imminents, riches et menaçants, bâtir une économie durable, renouveler avant d’être à l’extrémité nos sources d’énergie et d’approvisionnement, impliquer les régions et les groupes de citoyens de base dans la définition des objectifs et la mise en place des moyens de les atteindre, œuvrer dans et avec la diversité dans l’accueil et le respect des différentes cultures etc.

« Le Québec formé d’une population fort diversifiée, qui a déjà développé des expertises intéressantes en toutes sortes de domaines est en bonne position pour effectuer ce virage.

« Et la souveraineté est probablement un outil indispensable pour enclencher ces renouveaux. Les dernières expériences d’essai de compromission et de collaboration avec le reste du Canada révèlent tant de différences et d'incompatibilité que persister à faire route dans la perspective de la confédération c’est non seulement renier son identité c’est surtout s’handicaper d’un lourd boulet qui risque de compromettre notre survie.

« Alors la souveraineté n’est pas seulement légitime, naturelle, appropriée à notre identité, elle devient un « must » pour réaliser ce que nous voulons comme nation. On ne peut la mettre sous le boisseau parce que le referendum risque de heurter les épidermes sensibles. Il ne faut pas l’attendre non plus pour réaliser notre pays.

« Alors le parti qui s’est donné comme mission de réaliser la souveraineté doit d’abord et sur tous les horizons travailler à réaliser le pays. Prétexter que la confédération canadienne nous empêche de bâtir notre pays, un nouveau pays pour une nouvelle ère de l’humanité c’est couvrir notre inertie d’une très lamentable excuse. C’est un nouveau pays qu’il nous faut bâtir avec une nouvelle donne, de nouvelles gens et de nouvelles visées. La mise au rancart du référendum n’est pas pour les souverainistes une période d’attente mais l’urgence d’une intense activité pour relever le défi pressant qui se dresse devant nous.

« Réaliser le pays ce n’est pas soumettre les différents groupes qui le composent à un groupe majoritaire à ses lois et à sa culture. Réaliser le pays c’est, dans le respect de la diversité des groupes, des ethnies, des régions, des origines, des cultures et des traditions de chacun, unifier les diversités, les centrer vers la poursuite d’objectifs communs. C’est un projet neuf de société qu’il faut d’abord à ce pays. Ce projet c’est une nouvelle nation, un nouveau peuple qui doit le mettre sur les rails. Ce pays commande de nouvelles attitudes, de nouvelles façons de faire, de nouvelles politiques, la mise en place de nouvelles énergies l’émergence de nouvelles valeurs. Une nation de ceintures fléchées ne saurait relever ce défi, prendre ce virage.

« Pour relever ce défi on n’a pas à faire « tabula rasa » de toute notre histoire et de nos traditions. On n’a pas à réinventer les boutons à quatre trous. L’humus québécois germe avec profusion d’initiatives, d’audaces, d’inventions, de sens pratique qui font qu’on est entré de plein pied dans le 21ième siècle. Ce qu’il nous faut c’est un ralliement, une cohésion à cette diversité, un Messie, un Obama qui sache nous donner confiance et fierté comme a su le faire un René Lévesque dans les années 70 mais cette fois non plus dans la maitrise de notre présent mais dans la conquête de notre futur.

« Devant l’impératif du futur : Un gouvernement narcissique et un PQ déboussolé. Et pendant que les signes avant-coureurs des temps nouveaux sollicitent partout notre attention, pendant que les alertes sonnent à tout moment, sur les menaces qui assombrissent le ciel de nos acquis, que font nos gouvernements, comment réagissent nos politiciens?

« Au lieu de mettre sur pied un projet mobilisateur et favoriser la participation de tous on déclenche des élections parce que c’est le bon temps de profiter de la crise pour affermir son pouvoir. On croit ou on laisse croire naïvement que l’image des trois mains sur le volant caractérise le mieux les malaises de notre présente situation. Mais, on vous l’a dit et répété M. Charest, on est en crise. C’est le dynamisme de la corvée qu’il faut insuffler à ce peuple, non l’inertie ou le débat stérile des juridictions et surtout pas les vantardises soufflées de ses réalisations du passé.

« Et pris de court tant par la crise que par le déclenchement inopiné de la campagne électorale, aucun parti n’a de projet à proposer. On se critique, on se crêpe le chignon, on fait des petites guerres plus risibles et moins efficaces que la guerre des boutons, c’est celle des promesses. On étale sur la place publique le spectacle éculé et ridicule de la période des questions à l’Assemblée nationale. Ces pratiques m’insultent, discréditent la politique et les politiciens par ailleurs engagés et courageux et démobilisent beaucoup de bras qui souhaiteraient œuvrer à la construction de la nouvelle nation. Une campagne électorale dont la principale prouesse est d’enfarger l’autre! On mérite mieux que ça de nos élus!

« Dois-je voter sur une dizaine de places de plus ou de moins en garderie, ou sur qui est jugé coupable des ratés du système de santé ou sur la promesse de bulletins chiffrés ou la disparition des commissions scolaires? Pourtant le feu est aux poutres.

« Et le PQ? Pris de court il ne s’est pas encore remis de la dernière débâcle. Il semble encore faire passer la prise du pouvoir avant son article un la mise en œuvre du chantier de la souveraineté. Surtout il n’a pas encore su donner à la souveraineté une réelle plateforme, un projet de société qui mette résolument le cap sur le futur.

« [...] Que sera le Québec de demain? Quel visée déploie-t-on face à la guerre, face aux armements, face à notre insertion dans la communauté des nations, face à l’environnement, face au développement de nos ressources naturelles… En éducation quels objectifs au-delà des bulletins chiffrés devrait-on poursuivre? Préconise-t-on des soins de santé à une ou à deux vitesses? Pourquoi? Etc.

« Au lieu de laisser l’image d’un Québec débordant de ressources, déjà engagé dans le virage et prêt à le compléter on accroit l’impression d’un panier de crabe où tout n’est que rivalité et discorde. Au lieu d’engager la solidarité et de la motiver on la décourage en faisant des lieux publics des arènes de boxe où les victoires se comptent en knock-out au ras du tapis.

« Pourtant dans le pays voisin qu’on juge souvent si rétrograde on a réussi une percée aux dimensions internationales, aurore de paix, profonds et audacieux virages qui mobilisent une bonne partie de la nation américaine. Faut-il encore attendre un Messie, notre Obama pour relancer le Québec dans la foulée d’un René Lévesque faire rêver une ère nouvelle ? Peut-être conviendrait-il de lui paver la voie en tournant déjà nos regards vers l’avenir et en projetant nos ambitions, nos forces et nos rêves plutôt que nos jérémiades sur les carences du passé! »

Florian Jutras

Mais n'est-ce pas là exactement ce qu'essaie de faire, à contre-courant-média, Françoise David et les membres du parti Québec solidaire? Ce parti auquel j'aurais adhéré d'emblée s'il n'était pas réservé aux souverainistes.

16 nov. 2008

Atomes crochus

Les motivations de nos relations interpersonnelles avec les autres sont complexes. Tellement complexes que c'est un sujet rarement abordé. Dave Pollard, en osant le faire ouvertement, touche quelques cordes sensibles...

« I have often said that we love who we imagine others to be, and not who they really are, because, after all, we can never really know who other people are (my recently-divorced friends in particular tell me this). So it is possible that I am subconsciously exaggerating (or even inventing) the qualities of people who I find lovable, and under-estimating those qualities in people I do not, and imagining wilder creatures to be more complex, present and graceful than they really are. I suspect I am not alone in this, and that while other people's "top 5 desired qualities" lists -- exceptional intelligence, great emotional strength (and self-knowledge), deep emotional sensitivity (and perceptiveness), articulateness (extraordinary ability to communicate or self-express orally, in writing, or non-verbally through art or some other medium), and great imagination (or creativity) -- undoubtedly vary (great bod, good sense of humour, attentiveness, generosity, appreciation and good personal hygiene would probably be on many), most people probably imagine the objects of their affection to be other, and more, than who they really are. How else can we explain the desire of so many women to "improve" their men (make them more who they imagined them to be before they got to know them better), and the propensity of so many men to avoid any meaningful conversation with their partners that might shatter their illusions?

« The lessons for me, I think, are obvious. I need to be more open to the qualities of every human I meet, less judgemental (though I am getting better at this, except when my usually-accurate instincts get in the way), more attentive, and less carried away by my imagination. If I were to do this, I might find almost everyone lovable, and that would certainly make me more appreciative, more positive, more optimistic, better company (for most), and more present. I might possibly learn to be humble, or even graceful. »

Dave Pollard

7 nov. 2008

L'économie d'abord? Oui? Même au détriment de la vie?

« L'étude étatsunienne* est aussi intéressante parce qu'elle met en relief le rôle que joue le phosphore, cet oligo-élément omniprésent dans les engrais naturels et chimiques que l'agriculture industrielle utilise avec les seules limites qu'imposent les plans de fertilisation gouvernementaux. Or ces plans de fertilisation affichent les mêmes prescriptions qu'on soit sur une terre agricole de Ferme-Neuve, dans les Laurentides, ou dans un bassin en surplus de fertilisants, comme c'est le cas de nos principales rivières à vocation d'égouts agricoles.

« On touche ici un aspect méconnu de la crise des algues bleu-vert que le gouvernement Charest a évitée cet été en privant la population d'information sur l'intensité du problème pendant la saison estivale, sous prétexte d'éviter des paniques inutiles mais surtout pour éviter les projecteurs médiatiques. Que les toxines de ces algues nuisent aux usages de l'eau par les humains, c'est une chose. Mais quand elles portent atteinte à la reproduction des espèces ou provoquent des mutations génétiques, comme dans le cas des amphibiens, on assiste à une réduction importante de notre capital génétique.

« L'incapacité des gouvernements québécois successifs à contingenter l'usage des pesticides en fonction de niveaux de sécurité viables pour les humains et les espèces vivantes ou menacées engendre une hypothèque environnementale qui s'alourdit d'année en année. Nous refilons ainsi une partie de la facture de notre alimentation industrielle à la prochaine génération. Et ce n'est ni la Loi sur le développement durable, ni le projet de loi sur l'eau laissé en plan par le déclenchement des élections, ni même notre Loi sur la qualité de l'environnement vieille de 30 ans qui semblent pouvoir améliorer la situation.

« Quant au Code sur les pesticides, il permet aux agriculteurs de s'en tenir aux prescriptions des manufacturiers de ces molécules chimiques, généralement conçues pour tuer et qu'on dissémine dans l'environnement avec des oeillères qui limitent le champ de vision au seul bilan financier. Ce code servirait-il d'alibi à une contamination croissante de nos cours d'eau et bientôt de plusieurs nappes souterraines, comme l'avait soulevé la commission Beauchamp sur l'eau?

« Voilà des considérations dont on ne risque pas de débattre à fond durant ces élections, les seuls aspects agricoles de cette «campagne» qui s'annonce pas très verte se limitant plus souvent qu'autrement au combat des coqs en chef, dont les exploits quotidiens seront scrutés à la loupe par nos chroniqueurs (sportifs?) entassés dans les poulaillers roulants de chaque parti. »
* « Dans l'édition du 30 octobre de la revue Nature, des scientifiques de plusieurs universités des États-Unis signent une étude qui met en évidence le rôle de l'atrazine dans les infections des amphibiens par les vers trématodes. »
Louis-Gilles Francoeur

2 nov. 2008

Blogueur, qui es-tu?

Un éditorial de la journaliste Marie-Andrée Chouinard dans lequel, notamment, elle qualifie les blogueurs d'emberlificoteurs a donné lieu à des échanges pour le moins animés pour ne pas dire 'animosités' sur ce qu'il faut bien appeler la rivalité qui existe entre un groupe de journalistes et de blogueurs qui de part et d'autre prennent leur titre au sérieux lorsqu'il s'agit de politique partisane... De tout ce débat, j'ai retenu des éléments qui permettent de mieux définir le blogueur par rapport au journaliste.

« Voici pourquoi je crois que les partis politiques ont raison de favoriser la présence de blogueurs aux côtés des journalistes dans leurs activités partisanes. (...)
  • Les blogueurs «passent» souvent mieux le message que certains journalistes.
  • (...)
  • Les journalistes rapportent des faits, ceux qui font vendre, ceux qui cadrent, parfois, avec la ligne éditoriale du média qu’ils servent. Les blogueurs rapportent parfois les mêmes faits, mais souvent, vont rapporter d’autres faits, plus anecdotiques, plus sujets à l’établissement de conversations spontanées ou en lien avec d’autres sortes de lignes éditoriales.
  • Les journalistes-chroniqueurs ont des opinions, celles qui font vendre, celles qui cadrent, parfois, avec la ligne éditoriale du média qu’ils servent. Les blogueurs ont eux aussi des opinions qui peuvent ajouter/compléter la perspective du journaliste, mais qui peuvent aussi initier une conversation avec l’auditoire du blogue. »
Mario Asselin

« ... ce n'est pas en allant s'abreuver aux mêmes sources que les journalistes que ceux-ci apporteront les nouvelles perspectives qu'on attend d'eux (même quand elles pêchent par une très grande subjectivité). (...) Il faut plutôt se déployer dans la foule, témoigner et rendre compte de ce que les journalistes ne peuvent peut-être pas voir, profiter du nombre, du réseau... de ce qui reste la force des blogues même sur le terrain, même dans un congrès politique. »
Clément Laberge (commentaire 9)

« Faudra qu'on m'explique, un jour, la fierté relative à se faire définir comme un "blogueur". Je préfère grandement rester un citoyen exprimant publiquement mes impressions et opinions bassement subjectives. J'ose croire qu'on ne m'accorde ni la crédibilité, ni l'intérêt accordé à un "journaliste professionnel". J'espère cependant que mes opinions, en tant que citoyens seront, au même titre qu'un éditorialiste, considérée à leur juste valeur, en autant qu'elles soient bien exprimées et suffisamment justifiées. »
Carl-Frédéric De Celles (commentaire 11)

« La société qui était basée sur la sacro-sainte communication unidirectionnelle dogmatique se transforme maintenant en communication multidirectionnelle égalitaire. La période ou seuls le patron, le médecin, le professeur, le politicien ou l’entreprise sait la vérité et a raison, est terminée. Maintenant, tous peuvent être évalués, critiqués ou encensés. Le message est maintenant disponible et généré par tous et l’opinion du beau-frère planétaire est maintenant décisive dans la prise de décision de l’étudiant, patient, client, employé, citoyen. (...) C’est bien triste pour le Conseil de presse du Québec, Le collège des médecins, les différents syndicats et ordres professionnels de tout acabit, mais ils n’ont plus la sacro-sainte vérité et ils devront s’y faire et s’adapter… »
Michelle Leblanc

« ... j’aurai, en général, davantage tendance à croire un(e) journaliste pour au moins 2 raisons: 1) technique, pensant que le blogue est un outil davantage de communication (diantrement efficace) que de réflexion (comme le dit d’ailleurs J. Nielsen que tu critiques) et notamment eu égard au temps généralement utilisé pour écrire sur un tel support. 2) juridique, croyant qu’en l’état actuel des choses, tu peux dire ce que tu veux Michelle dans les limites passablement élastiques de la diffamation notamment alors que ladite journaliste elle est assujettie à un code de conduite, un guide de déontologie certes pas formellement contraignant, mais qui l’oblige notamment à vérifier ses propos et à suivre des processus éditoriaux passablement plus digne de confiance que celui suivi par le commun des blogueurs. »
Vincent Gautrais (commentaire 6)

« Le blogueur peut très bien se prononcer sur son espace sur l’événement du jour, en l’occurrence le congrès. Il peut aussi rapporter la nouvelle à sa manière. Le visiteur de son blogue saura décoder son message pour ce qu’il est. Mais qu’on n’en fasse pas un «journaliste», car son intérêt, sa formation, son intention, n’ont rien à voir peut-être avec ceux du journaliste, qui demeure une vigie et un chien de garde, une courroie de transmission entre l’espace politique et social et la population. Sa manière de rapporter les faits ou de les commenter est d’ailleurs régie par des codes d’éthique et de déontologie qui, s’ils sont respectés, évitent les dérapages. »
Marie-Andrée Chouinard (commentaire 8)

« The blog remained a superficial medium, of course. By superficial, I mean simply that blogging rewards brevity and immediacy. The key to understanding a blog is to realize that it’s a broadcast, not a publication. When readers of my blog bump into me in person, they invariably address me as Andrew. Print readers don’t do that. It’s Mr. Sullivan to them. If all this sounds postmodern, that’s because it is. And blogging suffers from the same flaws as postmodernism: a failure to provide stable truth or a permanent perspective. A traditional writer is valued by readers precisely because they trust him to have thought long and hard about a subject, given it time to evolve in his head, and composed a piece of writing that is worth their time to read at length and to ponder. Bloggers don’t do this and cannot do this—and that limits them far more than it does traditional long-form writing. »
Andrew Sullivan
Cité par Vincent Gautrais (commentaire 10)

« Les journalistes doivent comprendre qu’ils n’ont plus le monopole de la parole. Que la conversation est en route et qu’elle se fera avec ou sans eux. En revanche, il est normal que cette profession souligne les conditions éthiques et déontologiques qui s’imposent à elle et pas aux bloggers — dont je suis également. Ce qui ne veut pas dire que certains bloggers ne s’imposent pas un code éthique similaire à celui des journalistes. Maintenant, ne nous voilons pas la face, code de déontologie ne veut pas dire respect de ce code. Les exemples sont malheureusement quotidiens où les journalistes oublient leurs devoirs éthiques balançant de l’opinion à tout va, utilisant le conditionnel pour sortir des infos non vérifiées, acceptant les cadeaux et les voyages de presse, n’hésitant pas à faire du “product placement” dans leurs articles… sans oublier les erreurs, et parfois même les bidonnages. La déontologie a bon dos quand il s’agit de se payer les bloggers. Une façon de voir la poussière dans l’oeil de l’autre quand on ne voit pas la poutre dans le sien. Maintenant, la blogosphère doit également faire son auto-critique. Et reconnaître que la net éthique ne garantit en rien l’autenticité de l’information ou son non sponsoring par un tiers. Il est important dans une démocratie que le citoyen puisse distinguer facilement une information qui aura été vérifiée, d’une information qui aura été sponsorisée. Il est important de savoir qui parle. La question d’un code de déontologie et d’éthique pour ceux qui font acte d’informer le public reste donc entière ? Maintenant, ce ne sont pas les bloggers qui ont commencé à créer la confusion des genres, ce sont les journalistes eux-mêmes. »
Jeff Mignon (commentaire 11)

« Le point important à se rappeler, les lecteurs ne sont pas cons. Ils savent très bien faire la différence entre un bon blogueur et un blogueur poche, comme ils savent faire la différence entre un bon journaliste et un journaliste poche. Et bien entendu, ils savent faire la différence entre les deux. »
Normand Miron (commentaire 12)

Et ce n'est pas qu'au Québec que la pratique du journalisme à l'ère d'Internet et des blogues fait l'objet d'une remise en question...

« "Are reporters spending more time behind their computer screens, and less in the field, observing, conducting interviews, and gaining first-hand impressions of developments? Are bloggers filling some demand for reporting from the field, or are they simply rewriting other press coverage?" (citant Bill Dunton) Ultra local sites clearly fill in demand for reporting from the field - a demand that will be all the more acute as ‘local’ news retreats to a regional level. Good ultra local sites also counter the romanticism that only journalists can write decent content. »
William Perrin

« The world does not need journalists to communicate the vast majority of information that is defined as news. Most of the news that comes out of media organisations on a daily basis is information that others either WANT people to know or HAVE to admit to. It is just re-written or re-presented in a format that fits that platform. So, instead of journos, the world needs the generators of this information to communicate it better and to allow for redress to what they say. So is there somewhere the paid journalist can fit into all this then? Well, I guess journalists should be doing what they’re supposed to do - find out the information that organisations don’t want people to know. But they can’t do that until they are freed up from the current information processing that they have to do, and that means those that provide information start doing so in formats that are usuable and on a platform that allows redress. »
Joanna Geary via William Perrin