17 sept. 2008

Il y a pourtant des pistes de solutions...

Voici de quoi alimenter la réflexion des responsables des prochaines négociations...

« ... le système scolaire « pète par les deux bouts » actuellement et à force de vouloir traiter tout le monde de la même façon (confondant « pareillement » avec « équitablement ») on échappe de plus en plus de monde.

Les jeunes des milieux défavorisés, évidemment, qui ont droit plus que tous les autres au soutien de l'État.

Mais aussi les plus privilégiés, qui ne se retrouvent plus aussi bien dans l'école et dont le décrochage (effectif ou affectif) appauvrit/affaiblit encore plus l'école.

Je suis de plus en plus convaincu qu'avoir le courage d'aborder tout cela implique obligatoirement la remise en question de l'uniformité de traitement des élèves. Remettre en question les programmes c'est une chose; faire la même chose avec le financement c'en est une autre (nécessaire!)... mais il faut aller encore plus loin et admettre que tous les enfants n'ont pas besoin du même temps de présence des profs, des mêmes services, etc.

Il faut remettre en question le dogme du 100% des élèves 100% du temps avec un prof. Je pense qu'à partir de là... un paquet de choses se simplifieraient presque jusqu'à se régler d'elles-mêmes...) »

Clément Laberge (en commentaire)


« Et si on partait des intérêts des élèves ? Si on leur demandait quels étaient leurs impératifs ? Si on ne les prenait pas tous pour des cruches? J’ai travaillé avec les jeunes du cheminement particulier au PEI, en passant par le régulier. Ensemble, nous avons questionné les mérites du boycott, la pertinence du féminisme, les fondements du souverainisme, les violations des droits de la personne, la propagande dans la publicité, les écarts des classes sociales, la mondialisation. Ils m’ont apporté de la musique qui les touchait et nous avons exploré pourquoi. Nous avons parlé des conflits au sujet de l’agenda, de la suspension du conseil étudiant. Nous avons lu la loi sur l’instruction publique, les chartes de droits, pour répondre à nos questions ! Ils sont tous autant motivés à poser de profondes questions sur leur monde. Pourquoi ne pas leur en donner la chance ? Pourquoi l’école a si peur de donner un pouvoir de décision aux élèves ? Les enseignants qui savent parler aux élèves vous diront qu’ils sont préoccupés par la pauvreté, la solidarité internationale, la guerre, les droits fondamentaux, l’environnement, les relations avec leurs parents, l’intergénérationnel, l’économie, etc. Tout ce dont un citoyen éclairé devrait avoir comme préoccupation. N’est-ce pas là la finalité de l’école ? »

Stéphanie Demers (en commentaire)


« Ne serait-il pas envisageable d'instaurer un système d'affectation par lequel, pendant les 2 ou 3 premières années d'enseignement, tout nouvel enseignant, indépendamment de son ancienneté se verrait confié un poste régulier de manière à pouvoir vraiment enseigner évitant ainsi d’être contraint à tenir le temps ou à jouer au préfet discipline, ce qu'ils n'osent probablement pas faire fréquemment en raison de leur manque évident et compréhensible de confiance en eux... " Comment la direction de cette école – que je ne connais même pas — réagira-t-elle face à mon incapacité à gérer la discipline au sein de ce groupe d'élèves turbulents ? Serais-je réengagé si je dérange trop fréquemment monsieur le directeur ou madame la directrice ? "

Ces postes qui leurs seraient confiés ne devraient, à tout le moins, pas comporter de groupes d'élèves jugés « difficiles ». De surcroît, ces jeunes gens devraient pouvoir être jumelés à des enseignants chevronnés qui assureraient ainsi une forme de coaching et auxquels ils pourraient systématiquement et facilement référer en cas de doute ou de difficultés. »

Robert Larochelle (en commentaire)


« ... l'école c'est aussi les enfants qui sont dedans et les promesses qu'on leur a fait et qu'on n'a pas tenues. Parce que l'école de ceux qui ont besoin de l'école pour se sortir de la misère, c'est à d'autres qu'on l'offre. Trop souvent, au lieu d'offrir à ces enfants les meilleurs éducateurs et à ces éducateurs, les meilleures conditions d'exercice possible, au lieu de ça on organise des clubs de déjeuners, on propose des travailleurs sociaux, des plans d'action, et tout ce que l'industrie de la pauvreté a à offrir. Toutes sortes de monde qui viennent dans les écoles faire toutes sortes de job qui n'ont rien à voir avec la job de l'école.

J'aime mieux croire que tout ça c'est juste le résultat d'un non-projet de société, que ce n'en n'est pas un en soi. »

Michel Le Neuf (en commentaire)

Aucun commentaire: