« Ne pas agir maintenant [devant la menace de catastrophe écologique] garantit des lendemains plus douloureux. Faudra-t-il attendre que la situation nous chauffe vraiment les fesses pour que démocratiquement les décisions soient prises ? (...) L’exemple de notre incapacité collective à gérer les ressources halieutiques… n’est pas rassurant. » (Gilles en vrac)
En fait, c'est notre incapacité à gérer non seulement les ressources halieutiques mais à peu près toutes nos ressources naturelles qui n'est pas rassurant. L'eau, par exemple, celle de la nappe phréatique qu'on laisse aujourd'hui spolier par les embouteilleurs ou celle de nos lacs et rivières qu'on a laissé polluer par les méga entreprises industrielles et agro-alimentaires...
Mon hypothèse en vaut d'autres pour expliquer la torpeur qui nous paralyse : c'est ce sentiment d'aliénation que nous avons par rapport à nos ressources collectives vendues par nos gouvernements pour un petit pain. La terre et l'eau ne nous appartiennent plus -- ou, ce qui revient au même, nous avons collectivement le sentiment qu'ils ne nous appartiennent plus. La perte du sentiment d'appartenance et la conviction qu'il y a collusion entre le politique et l'économique pour nous déposséder de nos richesses collectives nous laissent avec un sentiment de profonde impuissance. On nous a déconnectés, déracinés.
Même localement, c'est l'indifférence totale face à des problématiques comme celle des cyanobactéries qui envahissent nos lacs (perçus comme des propriétés privées).
Et le système démocratique dans lequel nous vivons qui favorise l'électoralisme profitable plutôt que l'imputabilité responsable, ne fera qu'accentuer ce sentiment d'incapacité collective.
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