31 oct. 2008

Saint-Armand, un village numérique? On peut toujours rêver.

Dans la foulée d'une lettre ouverte au premier ministre proposant un plan numérique pour que le Québec devienne « une nation qui prendra sa place et se distinguera dans la nouvelle économie », je note ici quelques idées qui, si elles étaient soutenues politiquement et financièrement au niveau provincial, pourraient avoir des retombées locales et contribuer à faire de Saint-Armand un village numérique (espérant peut-être ainsi ranimer un vieux rêve...)


  • Le gouvernement québécois doit garantir l’accès à tous les Québécois à Internet haut débit partout dans la province. L’Internet haut débit constitue aujourd’hui, comme l’eau, le téléphone ou l’électricité, une commodité essentielle.
  • Des mesures doivent être développées pour assurer la protection de la liberté d'expression des citoyens. Un individu confiant participera activement aux débats politiques et à l’activité économique et contribuera ainsi à la santé de notre société.
  • L’introduction d’une formation, dès le plus jeune âge, répond à la nécessité de donner, à chaque enfant, des compétences qui sont devenues aujourd’hui indispensables pour réussir tant au niveau professionnel que social.
  • La numérisation accrue et la disponibilité en ligne des contenus académiques et leur libre accès sont des incontournables.
  • [Implanter] des outils additionnels d’information, de transaction et d’échange. La transparence doit être à l’ordre du jour et le gouvernement doit ainsi démontrer qu’il a confiance au fait que les citoyens sont d’importants contributeurs à notre système démocratique.
  • Il est important que le gouvernement provincial supporte et guide les gouvernements municipaux en matière de politiques numériques. En effet, ces derniers sont des acteurs importants du développement de l’économie numérique locale.
Patricia Tessier, Un plan numérique pour le Québec (wiki)

  • Encourager les entreprises et institutions publiques à partager gratuitement leur capacité Internet, à travers notamment des projets communautaires comme Ile sans fil, ZAP Québec ou ZAP Sherbrooke.
  • Faire confiance aux jeunes générations et à leur capacité à aider les vieux, plutôt que de chercher à les isoler pour les protéger.
  • Qu’on mise sur l’ouverture, la normalisation, le partage et le développement informatique ouvert. Surtout, qu’on vise la prise en charge interne des développements de projets numériques stratégiques, sachant qu’une vision impartie n’est plus une vision.
  • Qu’on donne l’exemple aux citoyens et aux entreprises, particulièrement dans l’efficacité et la convivialité des solutions interactives proposées!
Carl-Frédéric De Celles

Mise à jour
Ce que révèle un rapport publié à la suite d'une étude sur l'utilisation de technologies de l'information par les communes bretonnes montre bien que Saint-Armand n'est pas la seule municipalité à tirer de la patte en matière d'utilisation des technologies de l'information pour favoriser la démocratie locale.
..
« (...) Son enseignement principal est de montrer qu’il existe une fracture numérique entre collectivités locales bretonnes, au détriment des communes rurales de moins de 2000 habitants. Une fracture liée à des éléments objectifs et irrémédiables (manque de moyens…), qui ne sont pas forcément insurmontables, mais surtout à un manque de compréhension des TIC par une partie des décideurs publics (personnels administratifs et élus) qui sont aux commandes de ces communes.

« Si l’étude montre que presque toutes les mairies bretonnes (98 %) ont une connexion permanente à haut débit, et que l’équipement a progressé (90% des communes ont équipé la totalité de leur personnel administratif d’ordinateur, 87% leur donnant aussi un accès à l’internet), reste que l’accès à cette connexion est inégalement réparti : tous les élus ou les employés ne sont pas connectés. Les usages ne sont pas non plus très homogènes. Si les services administratifs profitent le plus d’internet, ils communiquent peu entre eux par courrier électronique par exemple (2 mairies sur trois ne l’utilisent pas en interne). Ainsi, les documents préparatoires aux réunions restent peu diffusés par mail (la pratique n’a pas vraiment progressé depuis l’enquête de 2005). L’une des raisons avancée tient au fait que le personnel comme les élus ne sont pas assurés de la bonne réception d’un dossier, car maires, élus ou personnels lisent trop irrégulièrement leurs mails.

« Les maires utilisent-ils l'internet ? Forcément, la mise en commun de l’information est à peine ébauchée : seulement 9 % des mairies utilisent des agendas partagés, une mairie sur quatre dispose d’un espace de travail collaboratif ou d’un intranet pour y stocker des données. Là encore, Jocelyne Trémembert et son équipe soulignent l’existence d’un effet de taille des communes dans les usages : les communes de moins de 1000 habitants, les communes appartenant à une zone rurale, celles dont les revenus sont les plus faibles ont tendance, en moyenne, à avoir des usages faibles des nouvelles technologies. Les résultats de l’étude relatifs aux relations entre la mairie et ses autres partenaires montre l’existence d’usages parfois plus avancés. Mais dans l’ensemble, concluent les chercheurs, “beaucoup de maires n’ont pas acquis une perception des opportunités que leur offrent les TIC, dont le maniement n’est pourtant pas plus abstrait ou complexe qu’un règlement administratif spécifique, un schéma électrique ou de canalisation, ou encore un contentieux juridique délicat. Ce manque d’appétence vis-à-vis des TIC peut résulter d’une faible perception des avantages que procurent les TIC face aux coûts qu’elles représentent. Il est clair que dans les petites communes, la circulation informelle de l’information, qui implique peu de personnes, peut sembler suffisante.Ces élus ne perçoivent pas le handicap que peut représenter le faible usage des TIC, d’où le fait que les communes qui n’utilisent pas les TIC n’aient pas non plus le projet de s’y intéresser.

« En ce qui concerne les relations et les services aux citoyens, l’échange électronique n’est pas toujours perçu par les collectivités comme ayant la même valeur qu’un échange traditionnel (par écrit notamment). Si presque toutes les communes ont une adresse électronique, cela ne signifie pas “que les adresses soient actives” ou que les messages arrivent au bon destinataire. 40 % des communes bretonnes ont leur site web (contre 37 % en 2005 et 35 % en 2003), mais peu l’actualisent. Si depuis 2005, date de la précédente enquête, la nature des informations qu’on y trouve a évolué, c’est souvent sans politique éditoriale définie, avec de grandes variations d’un site à l’autre. Les informations pratiques et l’agenda sont les éléments que l’on trouve le plus couramment sur les sites municipaux bretons, loin devant l’accès au journal municipal téléchargeable. Selon les chercheurs, les raisons qui expliquent pourquoi certaines communes sont plus avancées en matière de web que d’autres reposent d’abord sur la taille de la commune, la présence de ressources humaines dédiées aux TIC et sur le fait que la commune soit une destination touristique.

« Dans la typologie des communes qu’ont mis en place les chercheurs - une typologie qui tient compte des usages internes ou externes qui sont faits des technologies de l’information -, on voit bien que l’implication des élus demeure le premier moteur, qu’ils donnent l’élan qui permet de combler la fracture numérique qui touche plus facilement les communes les plus rurales - laissant de côté, à ce jour, presque 50 % des communes bretonnes. »

Hubert Guillaud

25 oct. 2008

Unschooling ou l'école de la vraie vie

« [...] our education system attempts to impose order (in a very complicated way) on a complex system (a large number of young learners). Instead of allowing them to learn, it attempts to 'teach' them in a highly controlled and inflexible way. It also prescribes 'curricula' which attempt to tell people in what order, and using what tools, processes and media, they should 'learn'. The result is that learners are brainwashed to believe there is only one correct 'order' to learn things in, and that they need to be 'taught' in order to learn. As a result (from lack of self-confidence and lack of practice), they lose the innate capacity to learn, the ability to decide what to learn, and the ability to decide how best to learn things. The complicated system makes the situation much worse.

« A complex approach to education would provide only the minimal amount of structure to encourage the recapture of these lost capacities. Eventually every learner would decide what was important to learn, and self-direct the way and pace they learned it. More importantly, they would learn by being shown, by observing, by exploring, by enquiry, by discovering, and by doing/practicing, not by being told. That means the whole community would have to become partners in the learning experience. The benefit would be that the learner would acquire much deeper capacities much faster, and be more able and more willing to give back much more to the community from which she learned. This is the essence of 'unschooling' (as contrasted to 'home schooling', which often merely moves the same dysfunctional processes from the school environment to the home environment). [...] »

Dave Pollard

20 oct. 2008

Tenir le blogue d'une collectivité locale, c'est exigeant...

Things You Need to Succeed in Local Blogging

1. Passion

I’m choosing my words carefully here. I don’t think you need to love your hometown, but I do think you have to care about it … a lot. Passion can be expressed in different ways, including being critical of the things you see happening in your hometown. You don’t have to love all the decisions your city council makes, for example, but you’ll be a better local blogger if you’re passionate about those decisions and what they mean to you and your neighbors. You should have a passion for where you live, and the people that live there.

2. Interestingness

This can be expressed in different ways:
  • Being an interesting blogger. We connect with people who are interesting, who have personality. We’re drawn to people with opinions, even if those opinions aren’t the same as ours.
  • Having interesting content. If you’re not Joe Personality or Jane Opinion, interesting local content can still attract readers and make a great local blog. How do we define “interesting local content?” That sounds like a post for another day but, in short, I’d include things like local business reviews, interviews with local politicians or newsmakers, local photo tours/galleries, etc.

3. Good Writer


You don’t have to be Hemingway, but I’ve always believed that better writers attract larger crowds. I can easily name several exceptions to this rule in the marketing blogosphere, and I’m sure you could name exceptions, too. But if you’re one of several local bloggers in your area, I believe … all other things being equal … that the better writers will be the most successful.

4. Outgoing

You need to connect with people to grow your blog. This is true whether you’re a local blogger or not. Blogging is a conversation, and if you’re not the type to want to connect with others, you’ll probably find it much harder to succeed. Outgoing people are typically more interested in what others believe, and that curiosity will be very helpful as you grow your hyperlocal blog.

5. Newshound


Not every hyperlocal blog is going to be about local news. You don’t have to attend city council meetings to run a good local blog. But no matter what your local focus is, I think it’s important to want to know about your community and be able to sort out what matters to other local people/readers. Even if you’re blogging about the best shopping deals in your city, or doing posts on local stay-at-home dads, or families that home school … there’s still an element of being a newshound in all of that.

6. Honesty


The old saying tells us that everyone can be anonymous on the Internet, and that anonymity often allows bloggers/commenters/web users the freedom to stretch the truth. I don’t think you have that luxury with a local blog. Your readers will be your neighbors. They’ll often be as familiar with what you’re writing about as you are. You don’t have the luxury of pretending to be something you’re not, or making up content that tells a good local story … but isn’t quite true.

7. Patience

Hyperlocalblogging is still in its infancy. Blogging itself took years to go mainstream, and in most cases it’ll take local blogs a while to gain widespread respect and trust. You’ll need to promote your hyperlocal blog, and you’ll need to be patient as it grows.

William Perrin

17 oct. 2008

Des outils du pouvoir

« ... la compétition, la normalisation et l'injustice (...) sont les outils de ceux qui s'agrippent désespérement à leur pouvoir, sachant que la masse critique s'en vient les renverser. »

Stéphanie Demers

15 oct. 2008

Le vote de la méfiance

Comment interpréter les résultats du vote d'hier au Québec? Selon Élections Canada : 38,9 % des Québécois n'ont pas voté et 23,3 % (38,1 % de ceux qui ont voté) ont choisi le Bloc Québécois. C'est donc 62,2 % des 'ayant droit de vote' qui n'ont pas voté Canada. Ces chiffres, selon moi, montrent bien notre méfiance collective envers les partis politiques canadiens quant à leur volonté et quant à leur capacité de respecter les aspirations des Québécois manifestées lors des deux référendums, d'être intégrés à part entière dans la fédération canadienne.

Mais il y a bien d'autres réactions aux résultats de ces élections...

Stéphanie Demers : « ... la grande nouvelle de ces élections est l'apathie électorale. Nous n'avons pas franchi les 60 % de participation. [...] Mais comme je suis optimiste (naïve ?), je vois aussi les brèches. Je vois les ouvriers des territoires des secteurs primaires et industriels de l'Ontario et de la Colombie-Britannique résister aux mécanismes de leur exploitation. Pourquoi n'est-ce pas un enjeu au Québec ? La question nationale a-t-elle obnubilé la question des disparités ? Les croyons-nous encore liées, dans nos sensibilités de peuple longtemps traité comme citoyens de seconde classe ? »

Morgane (en commentaire) : « C'est peut-être tordu comme vision, mais l'actuel gouvernement minoritaire va agir à la façon d'un majoritaire et aucun parti ne se mouillera pour l'empêcher en ce sens. Surtout pas de nouvelles élections ! Ce qui, d'une façon ou d'une autre, se traduira par une perte considérable de nos acquis sociaux et culturels. Et aucune possibilité d'en vouloir au Canada dans son ensemble et de s'opposer à une culture canadienne différente de celle du Québec, puisqu'il ne s'agit que de l'opinion d'une partie de la population. »

Joseph Facal : « ... de deux choses l’une : en votant à répétition pour le Bloc, ou bien les Québécois se montrent collectivement incapables de lire correctement leurs intérêts depuis plus de quinze ans, ou alors ils sanctionnent l’incapacité des partis fédéralistes à répondre à leurs aspirations. La première hypothèse est une manière polie de les traiter d’imbéciles. La deuxième est une autre façon de dire que la question nationale du Québec demeure un problème qui attend sa solution. Si tant de Québécois votent pour le Bloc, c’est parce qu’ils sont mal à l’aise dans le Canada d’aujourd’hui. Oui, le Québec est plus isolé que jamais. Et oui, la situation du Bloc est franchement bizarre. Mais il ne faut pas confondre la cause de la maladie avec ses symptômes. »

Michel Dumais : « Ce qui m'attriste le plus dans cette élection, c'est le taux de participation. Ou plutôt, le taux de non-participation. 42% de canadiens se sont abstenus de voter. 58% de taux de participation. 6 points sous le seuil historique de 64%. Ça me tue. Que personne ne vienne me dire qu'il y a un gagnant ce soir, quelle que soit son allégeance politique. Avec 58% comme taux de participation, nous sommes tous collectivement perdants. »

Jacques Ducharme : « Allons-nous vers une glaciation politique? Deux "minoritaires' de suite et je pense à la souplesse du "triumvirat"... Subirons-nous un méchant mélange d'ambitions personnelles tel Pompée, César et Crassus, d'il y a? L'altruisme des gens sensés et de pouvoir imiteront-ils Octave, Antoine et Lépide? L'homme étant l'homme, je n'ai pas beaucoup d'assurance sur l'avenir. « Mon » Canada est simplement souffrant.

Dave Pollard : « Such a colossal waste of energy, time and money ($300 million, just to run the election). The fact that the turnout was a record low really says it all. It really shows how dysfunctional our electoral system is. And the fact that Canadians fell for Harper's Bush-inspired character assassination of the Liberal leader, and Harper's falsely smearing the idea of a carbon tax as an "additional tax burden" (the scheme is revenue neutral and would only punish polluters and gas gulpers) was really disappointing -- it demonstrated how depressingly effective negative, dumbed-down campaign advertising can be. Ugh. Here we are, again, in the same place. »

Mario Asselin : « ... en regardant de plus proche le fait que 40,9% des électeurs ne soient pas allés voter je me suis posé une question: «À quand une campagne électorale où les politiciens se promèneront d’assemblée en assemblée pour écouter et échanger, davantage que pour parler et demander d’écouter?» Ça n’arrivera pas de sitôt. Ce n’est pas dans les moeurs. Tout comme ce n’est pas dans les moeurs en enseignement encore. C’est comique d’ailleurs, parce que le taux de décrochage et le taux d’abstention ont l’air d’évoluer pas mal dans le même sens. Mais bon, ça doit être un hasard… (...) Je crois vraiment aujourd’hui, qu’au moins 40,9% des électeurs en ont ras le pompon d’écouter et qu’il y en a bien davantage qui aimeraient plus d’échanges, voire que les politiciens se la ferment un peu plus! »

10 oct. 2008

Les dix 'commandements' du blogueur

Signe des temps, on 'développe' maintenant des 'commandements' comme on le fait pour des logiciels... Il s'agit donc ici d'une version bêta des dix 'commandements' du blogueur

« Tu ne feras pas passer ton blog avant ton intégrité.
« Tu ne feras pas de ton blog une idole.
« Tu ne te cacheras pas derrière l'anonymat de ton pseudonyme pour pécher.
« Souviens-toi du jour du Sabbat en prenant un jour de congé sans toucher à ton blog.
« Honore les autres blogueurs avant toi-même et ne prête pas trop d'importance à leurs fautes.
« Tu ne t'en prendras pas à l'honneur, à la réputation ou aux sentiments d'autrui.
« Tu n'utiliseras pas le Web pour commettre ou permettre un adultère dans ton esprit.
« Tu ne voleras pas le contenu d'autrui.
« Tu ne feras pas de faux témoignages contre un autre blogueur.
« Tu ne convoiteras pas le classement du blog de ton prochain, contente-toi de ton propre contenu. »

L'Alliance évangélique
Traduction : Proximo

« The Alliance is inviting bloggers to feed back on the commandments, which are on the Alliance website, and make suggestions for improvement. »

URGENCE : « Enseigner non plus la compétition mais la coopération. »

Albert Jacquard et le développement durable :

« Je suis ici pour apporter ma réflexion sur ce concept de développement durable, justement, des mots qui ont fait fortune depuis quelques années. L’important, c’est de se rendre compte que cette fameuse croissance, dont on parle tant, est impossible, étant donné la finitude de la Terre. Il faut opposer les deux mots développement et croissance. Arriver à développer l’activité humaine sans augmenter la consommation des richesses de la Terre. »

Le développement durable a-t-il une dimension culturelle?
« Nous, les hommes, n’avons pas seulement besoin de nourriture, mais de bien plus, de tous les appétits culturels. Nous avons besoin de trouver des réponses à nos questions, de nous rendre compte de qui nous sommes dans le cosmos. Et la réponse, c’est que nous sommes la seule espèce qui soit capable de conscience, de penser à demain ; la seule qui, finalement, participe à sa propre construction.»

En cette période de crise financière mondiale, pensez-vous toujours que l’enjeu majeur du XXIe siècle est l’éducation, plus que la finance ?
« La finance, ça ne représente rien, personne ne comprend. Pourquoi on est riche, pourquoi on est pauvre... Avec des billets, ça ne signifie rien. C’est le phénomène des assignats pendant la Révolution. Ce qui compte, ce sont les richesses que l’on produit, celles que la nature nous donne, et surtout, les richesses sans limites que nous nous donnons à nous-mêmes, avec des projets de poésie, de beauté, de plaisir, de compréhension du monde... Et dans cette compréhension, il y a la science. »

Pensez-vous que la société consumériste dans laquelle nous vivons est prête à entendre ce discours ?
« Je crois qu’elle n’est pas du tout prête à l’entendre, mais il faut la forcer à le faire. Parce que, finalement, quand on y réfléchit, ce n’est pas durable ce que l’on fait actuellement. Détruire les réserves de pétrole, détruire la planète en stockant nos déchets n’importe où... Tout cela n’est pas sérieux. Il est temps de repenser complètement nos rapports avec la planète et, simultanément, nos rapports les uns avec les autres. »

Comment y arriver ?
« Avec l’école. La première mesure à prendre, c’est d’enseigner aux enfants non plus la compétition mais la coopération. Ce n’est pas très original de dire cela, mais c’est la seule solution. »

Propos recueillis par Gwendal Hameury
Le Télégramme.com

5 oct. 2008

« If we stop caring, we are lost. »

« My experience suggests that some of the greatest challenges to doing 'good' work are knowledge and learning related:
  • Most people are ignorant of how the world really works.
  • We live in a world of great imaginative poverty, with a dearth of practical ideas about how to make work, and our world, better.
  • Our conversational skills are abysmal.
  • While we learn mostly from conversation, from being shown, and thenceforth from practice (all collaborative processes), our learning institutions, programs and systems deprive us of all three, and instead force us to try to learn from reading, listening, and being told (all individual processes), after which we are expected to be 'expert' without any real practice.
  • This individualized approach to knowledge leads us to depend on 'experts', 'executives', 'managers' and 'consultants' and build systems that are hierarchical and support a cult of leadership, instead of drawing on collective knowledge, collaboration and community and building systems that are egalitarian and cooperative.
  • We are propagandized to be competitive and to lack empathy for others, which deprives us of the will and opportunity to work and learn collaboratively and to share knowledge with others.
« One could speculate on the reasons for the emergence of such dysfunctional learning systems. My thesis is that they have been created to keep the majority, in our horribly overcrowded world of growing scarcity, from challenging the power and wealth of those at the top of the hierarchy, i.e. to create obedience and learned helplessness, stifle imagination of better ways to live, and ensure ignorance of dangerous (to the elite) knowledge.

« How might the application of connectivism help us deal with these challenges? It seems to me there are five possibilities:
  1. Refocusing Social Tools: Just as Knowledge Management is now shifting focus and attention from collection to connection, social media need to turn their attention to enabling more, more effective, more informed, more valuable conversations. They need to help us identify 'the right people' (to live with, make a living with, love, and talk to) and then connect with them in real time in simple yet powerful ways that mimic, as much as possible, face-to-face conversations. They also need to help us make these conversations and meetings and social interactions more effective -- bring more clarity and context, reach consensus, enable stories to be told and remembered, capture non-verbal communication, and pick up from where we left off at the end of the last conversation -- keeping us connected, all the time, everywhere.

  2. Showing Us How the World Really Works: Take learning out of the classroom and into the real world. Visit real workplaces and communities with real needs, and interact with people with different perspectives. Base learning on conversations, not lectures. Let us witness what is happening -- show us instead of telling us. Trust us to draw our own conclusions -- we don't need written examinations to try to assess what we've learned. Let the learning be collective, the result of us experiencing together, instead of studying individually a world away from the subject we are studying.

  3. Emphasizing Practice Over Mastery: In complex systems, the very idea that one can achieve expertise, mastery, is arrogant and dangerous (just look at what the 'experts' have wrought in the US financial markets). The pursuit of excellence is a lifelong and humble apprenticeship towards getting ever better. We need to enable and encourage practice of the capacities listed on the mindmap above, and other, more specialized capacities that fall within areas where we have a Gift or a Passion. We all need to practice imagining, and conversing, and critical thinking, and story-telling, and collaboration. We need to find ways to become much better at these core competencies of living in the 21st century.

  4. Rebuilding Learning Institutions Bottom-Up and Community-Based: Our learning institutions are not responsible to the needs of our communities, largely because they are too far removed from those communities, and to some extent because our communities are so fragmented and confused (and lied to) that they no longer know what they need their members to know. The reconstruction of the educational system therefore needs to be a partnership in which those whose work it is to teach can help those in the community understand what is needed and what is possible, and in which the members of the community can then empower the 'teachers' to provide for those local needs and to realize what is possible. Thence the whole community becomes the place of continuous learning for all its members.

  5. Creating a Society of Caring: Perhaps more than anything else we need to smash the systems that encourage and tolerate indifference, cruelty, selfishness, fear, greed, anomie, cynicism and uncaring. Our political systems, our educational systems, our economic systems, the corporatist workplace systems, and the mainstream media (both information and entertainment) bombard us with messages that the world is harsh, that only the strong (should) survive, that we must compete or fall behind, grow or die, take or be taken, and that since nothing can be done by us as individuals there is no point is even learning how terrible the world us. This is dangerous propaganda, driving us to defensiveness, distrust, hopelessness, fear and anger, and wearing away our natural inclination to care for others and to want to do whatever we can for the good of the community, the planet, the whole. We must fight it by showing what is possible and by confronting the propagandists and telling the world the enormous harm their dishonest, violent, manipulative messages convey. If we stop caring, we are lost. »
Dave Pollard

3 oct. 2008

La prochaine révolution?

« It is a recognition that the vast majority of actual work that gets done in organizations, the vast majority of value actually created, is the result of bottom-up decisions, workarounds and changes (often hidden from management for fear of retribution for violating official policies) made by the thousands of individual workers on the front lines. Those of us who have worked with large organizations recognize that they are substantially incapable of innovation, and that they drive their mavericks, bright thinkers, and imaginative people out, while absurdly over-rewarding (and over-punishing when things go badly) their senior executives. The potential 'facilitated re-democratization' of previously hierarchical organizations could reverse this brain drain and reverse their creative stagnation, to staggering effect.

« [...] As our world enters a period of unprecedented challenges and uncertainties, the success of these people to spread this new way of learning, decision-making and acting could well be pivotal to our economy's and our civilization's ability to cope, improvise and perhaps even survive. (...) The world needs these revolutionary facilitators, these artful hosts, and thousands, millions more like them, self-organizing, connecting, smashing learned helplessness, corpocracy, hierarchy, bureaucracy, and inertia.

« While this list is probably incomplete, here are the qualities and capacities I recognized in these amazing people:
  • a thirst for truth, and an insistence on speaking the truth and being honest to a fault
  • extraordinary perceptiveness, attentiveness, and presence
  • intellectual and emotional sensitivity
  • an almost erotic level of passion and energy
  • total dedication to their chosen practices, pursued as lifelong practices, through which they seek only to get better (i.e. no expectation of mastery)
  • great instincts
  • wonderful improvisational skills
  • a love of aesthetics, and not inconsiderable artistic and creative talent (my sketchbook yesterday was my struggle to keep up, as they all seem to be able to draw brilliantly)
  • a high level of self-confidence, but never arrogance (in fact, humility)
  • a desire to be of use and service to others, and the courage to do that anytime, anywhere (though when I asked them they said it was the only thing they could conceive of doing that would have meaning for them, so it wasn't courageous at all)
  • exceptional communication skills -- oral, written, and non-verbal
  • delightful imaginations
  • great trust and respect for each other and for others who are, like them, dedicated to unselfish pursuits
  • an aversion to power, and the use of power, and aversion to hierarchy and the cult of leadership
  • great intelligence, knowledge and curiosity
  • a subtle and gentle sense of humour, sometimes self-deprecating, never cruel or demeaning of others »
Dave Pollard

1 oct. 2008

Notre système économique serait-il anti-social?

« As the overlap of housing crisis and economic crisis blurs and separates like lights in the rain, political hopefuls agonise over the "walk on by society". It no longer seems simplistic to note the connection between an economic system which encourages buying-to-let on the basis of greed, and neighbourhoods with dangerously low levels of informal social control.

« It all feels so depressingly predictable - not the economic crisis in its severity perhaps, but the almost visible connection between mindless consumer capitalism and the feeling of lost civility. It's obvious enough: if as a society we systematically encourage antisocial values and behaviour (I'm referring to ASB as practised by financiers) and we don't know those around us and don't trust them, prosocial behaviour and social norms are harder to establish, identify with, and reassert. »

Kevin Harris


Dans la même veine, mais plus près d'ici...
« Arrêtons de tout sacrifier sur l'autel de la «rentabilité à court terme à tout prix», élaborons un système où l'éducation est une valeur au moins aussi importante que l'économie et nous finirons par bâtir quelque chose de plus durable, de moins éphémère.

« Une fois cela dit, maintenant, comment peut-on faire ? (...) Est-ce que les réseaux sociaux (comme celui-ci, qui regroupe des éducateurs et des formateurs de tous pays), avec leur maillage presque infini, peuvent être une piste de solution ? Je pense que oui.

« Tout comme Apple, il nous faudra «penser autrement». Il en va de notre survie. Sinon, nous sombrons ! Nous ne pouvons attendre après le politique pour régler ce problème. On n'a juste à regarder notre campagne électorale au Canada, une campagne "contre" l'autre, au lieu d'être une campagne avec des idées à mettre en valeur, une campagne de projet de société... Encore une fois, rentabilité à court terme en priorité... Désolant !

« Alors il nous faut agir, hors des structures presque pourrissantes en place... C'est peut-être ça, re-fonder, ré-inventer. Tout un contrat ! Finalement, quand je pense à mon fils à naître très bientôt, je me dis que j'ai une autre très grande raison d'agir...

Sylvain Bérubé